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La '''guerre du Lac Blanc''', aussi appelée '''guerre saphyro-borowenienne''', '''grande guerre du Nord''' et dans un contexte local '''guerre de Karélya''', est un conflit militaire opposant principalement l'[[Borowen|Unitstat du Borowen]] à l'[[Saphyr|Empire du Saphyr]] allié au [[Trokadero|Royaume du Trokadero]].
La '''guerre du Lac Blanc''', aussi appelée '''guerre saphyro-borowenienne''', '''grande guerre du Nord''' et dans un contexte local '''guerre de Karelya''', est un conflit militaire opposant principalement l'[[Borowen|Unitstat du Borowen]] à l'[[Saphyr|Empire du Saphyr]] allié au [[Trokadero|Royaume du Trokadero]].
 
Bien qu'un aboutissement d'une dispute de longue date entre le Saphyr et le Borowen sur le contrôle des ressources pétrolières de [[Karelya]], la guerre éclate soudainement après les attentats d'Orcyssia du 2 juin 154, commis par des groupes nationalistes karélyens affiliés aux intérêts boroweniens, qui pousse le Saphyr à déclarer la guerre au Borowen. L'alliance nordique historique entre le Saphyr et le Trokadero amène ce dernier dans le conflit, et la [[Saint-Orano|République de Saint-Orano]] se retrouve malgré elle engagée dans le conflit sous pression du Saphyr qui mène un blocus total contre le Borowen.
 
Dans une période de déchirements et de conflits à travers la Phoécie, la guerre dure près de 8 ans et épuise chacun des belligérants. S'achevant par une paix insatisfaisante pour les deux camps, elle précédera deux décennies d'instabilité politique régionale et demeure un des éléments de la persistance de la rivalité entre le [[Saphyr]] et le [[Borowen]].


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==162 : L'épuisement des belligérants==
L'année 162 commence avec l'achèvement de la bataille de [[Nordalen]], combattue âprement dans les montagnes [[Orcadie|orcadiennes]] lors d'un hiver particulièrement rude, est une victoire saphyrienne décisive, attribuée aux corps d'élite de combattants montagnards mais aussi à la Force de l'Air qui parvient enfin, grâce à la mobilisation de l'industrie d'armement, à imposer la supériorité aérienne du Saphyr dans le conflit. La bataille sera le dernier engagement d'ampleur de la guerre. Nordalen libérée, le Borowen perd son dernier bastion d'occupation au Saphyr, et son territoire est directement menacé par l'Armée continentale saphyrienne.<br>Au Trokadero toutefois, le Borowen maintient sans difficulté son occupation du Mosevirke, ce qui inquiète la [[Communauté Phoécienne]]. Une résolution votée par le Parlement lysennien autorisant l'envoi d'armements modernes au Trokadéro fait craindre au Borowen un engagement plus actif des États phoéciens dans le conflit, alors que l'Unitstat est épuisé par 8 années de guerre.
 
La perte de Nordalen n'est toutefois pas ressentie comme une défaite majeure pour le Borowen, qui prépare encore de nouvelles offensives en Karelya. Mais malgré l'optimisme du pouvoir politique, aux yeux des militaires, le Borowen y perd son dernier avantage dans le conflit, et le Directoire Suprême craint une mutinerie générale, alors que l'Union de Novgrad mène des exercices à la frontière qui font craindre un accord secret avec le Saphyr. Le public, très affecté par les mobilisations, paraît même se retourner contre le régime, malgré 3 décennies de propagande sous le culte du [[Villem Oorveninge|Haut-Chancelier-Leader]].<br>Le Borsmark s'effondre à son plus bas niveau, à tel point que dans l'Ouest du pays, le Piastre et l'Obschynok commencent à être utilisés par les civils pour les achats quotidiens. La faillite économique pousse même des hauts-fonctionnaires à fuir le pays avec des réserves secrètes en Thaler, alors que la Ligue du Peuple craint les conséquences de la nouvelle vague de purges dans l'administration préconisée par le Ministère de la Sûreté de l'Unitstat.<br>Le Haut-Chancelier-Leader demeure malgré tout déterminé à maintenir l'opinion du côté de la guerre : dans son allocution de janvier, il se montre conciliant et propose même des réformes du régime à l'issue de la guerre, par exemple pour organiser des consultations des boroweniens sur les affaires intérieures, une première en 36 ans de dictature. Mais l'agitation au sein même du régime provoque même des dissensions dans le cercle restreint du Haut-Chancelier-Leader.
 
Toutefois, les Alliés ne sont pas en reste : au Saphyr, l'économie, isolée et à bout de souffle, est entièrement dédiée à la guerre, les recettes fiscales s'effondrent et le gouvernement fédéral envisage de faire défaut d'une dette devenue colossale ; les gouvernements des États sont pratiquement tous sous tutelle fédérale ou militaire et ne sont plus capables d'assurer la plupart de leurs programmes économiques et sociaux, menaçant même d'annuler l'année scolaire ; la jeunesse et l'opinion redoutent une nouvelle mobilisation et le SSD craint une agitation dans les universités alors que les élections sont toujours suspendues ; et le pouvoir militaire reste encore sous le choc de l'insurrection skadienne, craignant que les renseignements boroweniens soient en mesure de provoquer une nouvelle révolte derrière les lignes.<br>Malgré les difficultés politiques et économiques, l'attitude saphyrienne quant à la paix reste divisée : au sein de l'État-Major, l'Armée continentale considère que la victoire de Nordalen élimine tout danger pour le territoire continentale et justifie de rechercher la paix, mais l'Amirauté fait pression pour permettre une offensive contre les Îles d'Orgjenade et une invasion navale de la Suldenie afin d'y établir des États-tampons. Et malgré le discours de la Nativité de l'Empereur qui encourage les Saphyriens à continuer de résister contre le fascisme borowenien jusqu'à son anéantissement, le pouvoir politique entend profiter de la victoire de Nordalen pour mettre un terme au conflit sans perdre la face.<br>Mais au Trokadéro, l'attitude est inéquivoque : la perte du Mosevirke et l'impopularité croissante des actions du Saphyr en Karelya et à Saint-Orano poussent les syndicats travaillistes à déclarer une grève illimitée tout le mois de janvier pour forcer le gouvernement à la paix - dans l'opinion, on s'attend à ce que signer une paix séparée avec le Borowen permette de récupérer le Mosevirke. Le gouvernement démissionne et le chef de l'Opposition socialiste est nommé pour former un gouvernement - ce qu'il ne fera pas avant le début des négociations de paix.
 
Des deux côtés, la lassitude du conflit laisse présager la signature rapide d'une paix loin de satisfaire aux aspirations des belligérants en 154.
 
=Paix=
=Paix=
==Négociations==
Les négociations commencent officiellement le 12 février 162, lorsqu'un navire de pêche affrétée par une délégation borowenienne est arrimé par le HKMS Brugvik dans le cadre du blocus en Mer des Isles. Informée de la volonté borowenienne de négocier, la Présidente du Conseil Rebecca Hilbert ordonne un cessez-le-feu à l'Amirauté, qui maintient toutefois le blocus. Communiquant par le biais de leurs ambassades à [[Carlomania]], le Saphyr et le Borowen s'entendent pour un sommet à [[Castlereagh]], au [[Craigaoith]]. La délégation borowenienne y est reçue le lendemain, rapidement suivie par une délégation saphyrienne.
La délégation borowenienne se compose de membres éminents de la bureaucratie, au détriment des Armées et de la Ligue, qui sont mis de côté :
* Alexeï Poliakoff, Ministre de la Sûreté de l'Unitstat et membre permanent de l'Oppdirkom du Borowen ;
* le Colonel Igor Melenievik, Commandant du Corps des Gardiens de la Nation ;
* Estian Tallien, Vice-Ministre des Affaires Extérieures ;
* Sebor Katinski, Ambassadeur du Borowen à Carlomania ;
* Corman Drex, Chargé d'affaires de l'Ambassade du Borowen à Craigaoith.
Le Saphyr quant à lui envoie une délégation bien plus politique et militaire :
* Marcus Brandt, Haut-Consul et Vice-Président du Conseil du Saphyr ;
* le Maréchal Octavius Petersen, ancien Président du Conseil et Commandant-en-chef de l'Armée Continentale ;
* le Marquis Mikke Nygard, Amiral de la 1ère Flotte.
* Sir Charles Löbsten, Haut-Commissaire à la Sécurité ;
* Hans Erikssen, Ambassadeur du Saphyr au Trokadero et Ambassadeur-Général du Saphyr pour la Phoécie ;
Et le Trokadero n'est représenté que par deux membres éminents de la Chambre des Communes, les militaires ayant été blâmé par la coalition entrante pour la perte du Mosevirke :
* Herman Jorgensen, Député des Communes et Chef de l'Opposition du Trokadero ;
* Sofia Marquez, Député des Communes et Cheffe de la Commission parlementaire de la Diplomatie.
==Les accords==
La fin totale des combats est proclamée le 21 février 162 à 2h du matin, et la paix entre officiellement en vigueur à 12h, après quoi sont décrétés les premiers ordres de démobilisation.
=Bilan=
=Bilan=
==Conséquences au Borowen==
La guerre a marqué la fin de l'autorité sans faille du régime villemien. L'effondrement économique est mitigé par une politique de monnaie hélicoptère auprès des autorités locales, mais l'inflation explose rapidement. Les espoirs de libéralisation sont balayés par une purge particulièrement sévère qui rappelle les purges des années 130. La propagande tente d'abord de faire passer la guerre pour une victoire en glorifiant à l'excès la prise du Mosevirke, mais peu prise au sérieux par les centaines de milliers de vétérans, elle se réoriente pour présenter le Borowen un pays martyr, victime de l'impérialisme saphyrien.
La mort du Haut-Chancelier-Leader dans un attentat perpétré par des nationalistes mosevirkois consacrera le déclin du régime : s'ensuivra la période de la [[Unitstat du Borowen (junte militaire)|Junte]], pendant laquelle 7 dirigeants se succèdent à la tête du pays, tous confrontés à l'instabilité interne du gouvernement, à la récession et à des engagements internationaux désastreux, notamment en [[Sarande]]. La corruption affaiblit encore plus la stabilité de l'Unitstat, et les règlements de compte entre factions politiques qui virent fréquemment aux assassinats d'officiels au Borowen et à l'étranger mettent à mal la crédibilité internationale du pays.
Il faudra attendre la fin de la junte et la mise en place du [[Borowen|régime cancelleresque]] pour que le Borowen retrouve une économie compétitive et un gouvernement stable. Après une crise infructueuse pour le contrôle de Karelya en 188, le Borowen retrouve une crédibilité militaire avec le développement de son programme d'armes nucléaires et retrouvera son leadership au sein de la FEND, devenant le leader de la troisième voie autoritaire entre le monde libre et le bloc communiste, et s'impliquant activement dans des conflits en Orient et en Idylénie.
==Conséquences au Saphyr==
Si les politiques mises en place par le gouvernement Hilbert à l'issue du conflit sont très vite consacrés à la reconstruction économique, l'instabilité politique demeure. La dissolution du Parlement et les élections qui suivent verront deux coalitions fragiles se succéder sous le Président conservateur [[Erik Sullivan]], qui traversera la violente crise constitutionnelle de juillet 167, et subira une tentative d'assassinat à la fin de son mandat. Son successeur, le Président communiste [[Ivan Cappelen]], mènera des politiques de rupture sans parvenir à démanteler certains des héritages de la guerre (particulièrement un projet d'indépendance de Saint-Orano et de Karelya), tente de renforcer la stature du Saphyr par le développement d'armes non-conventionnelles chimiques et une tentative d'alliance avec [[Union de Novgrad|Novgrad]], mais est ensuite critiquée pour sa proximité personnelle avec des proches du régime borowenien. Il subit également une tentative d'assassinat et traverse un scandale sur l'espionnage borowenien de la famille impériale lors de l'Affaire Dragon Bleu, qui voit l'Empereur [[Nils II]] abdiquer en janvier 173.
Le Saphyr mettra des années à sortir de l'isolement diplomatique et de l'instabilité politique qui a suivi la fin de la guerre. D'abord orienté vers un renforcement de ses liens avec la [[Fédération-Unie]], le Saphyr cultive ensuite son influence au sein du [[Samvelde]], en étendant sa souveraineté sur [[Arkadia]], [[Abydos]] et le [[Burghaven]]. La crise karélyenne de 188 lui permet également de s'affirmer face au Borowen et d'écarter les soutiens karélyens du Borowen. Devenu l'un des leaders, avec la Lysennie, du modèle de l'impérialisme démocratique, le Saphyr se dotera peu après le Borowen d'armes thermonucléaires et s'imposera ensuite au sein du monde libre comme une puissance majeure.
==Conséquences au Trokadero==-

Version actuelle datée du 20 novembre 2024 à 23:15

Guerre du Lac Blanc

Informations générales
Période 17 juin 154 - 21 février 162
(8 ans, 5 mois et 5 jours)
Lieu Phoécie occidentale
Casus belli Rivalité saphyro-borowenienne
Annexion de Karelya
Représailles suite aux attentats du 2 juin 154 à Orcyssia
Issue Accords de Castlereagh
Status quo entre le Saphyr et le Borowen
Assujettissement de Karelya et de Saint-Orano au Saphyr
Annexion du Mosevirke trokadérois par le Borowen
Adhésion du Trokadero à l'Union Phoécienne
Fondation du FEND
Belligérants
Drapeau du Saphyr.png Empire du Saphyr
  • Emblème des Forces Armées du Saphyr.png Forces Armées Impériales
  • Direction des Affaires Spéciales du Conseil.png SSD
  • Drapeau du Trokadero.png Royaume de Trokadero
  • Forces Armées
  • KHA
  • Drapeau de Longyearbyen.png Haut-Royaume de Longyearbyen
    Drapeau Saint-Orano.jpeg République de Saint-Orano (156-162)
    Partisans boroweniens (158-161)
  • Légion de Nord-Karélya
  • Légion du Lac Midde
  • Parti Communiste Borowenien
  • Dp Unitstat du Borowen (fasciste).png Unitstat du Borowen
  • Ligue du Peuple Borowen
  • Armées Populaires de l'Unitstat
  • MCC

  • Partisans karélyens
  • Parti Stratiste de Karelya
  • Action Karélyenne 147

  • Drapeau Saint-Orano.jpeg République de Saint-Orano (155-156)
    Insurrection skadienne (160)
  • Garde princière de Skadie
  • Union armée et libre de Skadie

  • Commandants
    Etendard impérial du Saphyr.png Michael IX.
    Étendard du Roi des Îles du Nord.png Rowan Karlsson
    Drapeau du Saphyr.png George Desmond
    Drapeau du Saphyr.png Octavius Petersen
    Drapeau du Saphyr.png Max Leroy
    Drapeau du Saphyr.png Rebecca Hilbert
    Dp Unitstat du Borowen (fasciste).png Villem Oorveninge
    Dp Unitstat du Borowen (fasciste).png Andrei Poliakoff
    Forces en présence
    Pertes

    Batailles

    La guerre du Lac Blanc, aussi appelée guerre saphyro-borowenienne, grande guerre du Nord et dans un contexte local guerre de Karelya, est un conflit militaire opposant principalement l'Unitstat du Borowen à l'Empire du Saphyr allié au Royaume du Trokadero.

    Bien qu'un aboutissement d'une dispute de longue date entre le Saphyr et le Borowen sur le contrôle des ressources pétrolières de Karelya, la guerre éclate soudainement après les attentats d'Orcyssia du 2 juin 154, commis par des groupes nationalistes karélyens affiliés aux intérêts boroweniens, qui pousse le Saphyr à déclarer la guerre au Borowen. L'alliance nordique historique entre le Saphyr et le Trokadero amène ce dernier dans le conflit, et la République de Saint-Orano se retrouve malgré elle engagée dans le conflit sous pression du Saphyr qui mène un blocus total contre le Borowen.

    Dans une période de déchirements et de conflits à travers la Phoécie, la guerre dure près de 8 ans et épuise chacun des belligérants. S'achevant par une paix insatisfaisante pour les deux camps, elle précédera deux décennies d'instabilité politique régionale et demeure un des éléments de la persistance de la rivalité entre le Saphyr et le Borowen.

    Contexte

    Chronologie détaillée

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    162 : L'épuisement des belligérants

    L'année 162 commence avec l'achèvement de la bataille de Nordalen, combattue âprement dans les montagnes orcadiennes lors d'un hiver particulièrement rude, est une victoire saphyrienne décisive, attribuée aux corps d'élite de combattants montagnards mais aussi à la Force de l'Air qui parvient enfin, grâce à la mobilisation de l'industrie d'armement, à imposer la supériorité aérienne du Saphyr dans le conflit. La bataille sera le dernier engagement d'ampleur de la guerre. Nordalen libérée, le Borowen perd son dernier bastion d'occupation au Saphyr, et son territoire est directement menacé par l'Armée continentale saphyrienne.
    Au Trokadero toutefois, le Borowen maintient sans difficulté son occupation du Mosevirke, ce qui inquiète la Communauté Phoécienne. Une résolution votée par le Parlement lysennien autorisant l'envoi d'armements modernes au Trokadéro fait craindre au Borowen un engagement plus actif des États phoéciens dans le conflit, alors que l'Unitstat est épuisé par 8 années de guerre.

    La perte de Nordalen n'est toutefois pas ressentie comme une défaite majeure pour le Borowen, qui prépare encore de nouvelles offensives en Karelya. Mais malgré l'optimisme du pouvoir politique, aux yeux des militaires, le Borowen y perd son dernier avantage dans le conflit, et le Directoire Suprême craint une mutinerie générale, alors que l'Union de Novgrad mène des exercices à la frontière qui font craindre un accord secret avec le Saphyr. Le public, très affecté par les mobilisations, paraît même se retourner contre le régime, malgré 3 décennies de propagande sous le culte du Haut-Chancelier-Leader.
    Le Borsmark s'effondre à son plus bas niveau, à tel point que dans l'Ouest du pays, le Piastre et l'Obschynok commencent à être utilisés par les civils pour les achats quotidiens. La faillite économique pousse même des hauts-fonctionnaires à fuir le pays avec des réserves secrètes en Thaler, alors que la Ligue du Peuple craint les conséquences de la nouvelle vague de purges dans l'administration préconisée par le Ministère de la Sûreté de l'Unitstat.
    Le Haut-Chancelier-Leader demeure malgré tout déterminé à maintenir l'opinion du côté de la guerre : dans son allocution de janvier, il se montre conciliant et propose même des réformes du régime à l'issue de la guerre, par exemple pour organiser des consultations des boroweniens sur les affaires intérieures, une première en 36 ans de dictature. Mais l'agitation au sein même du régime provoque même des dissensions dans le cercle restreint du Haut-Chancelier-Leader.

    Toutefois, les Alliés ne sont pas en reste : au Saphyr, l'économie, isolée et à bout de souffle, est entièrement dédiée à la guerre, les recettes fiscales s'effondrent et le gouvernement fédéral envisage de faire défaut d'une dette devenue colossale ; les gouvernements des États sont pratiquement tous sous tutelle fédérale ou militaire et ne sont plus capables d'assurer la plupart de leurs programmes économiques et sociaux, menaçant même d'annuler l'année scolaire ; la jeunesse et l'opinion redoutent une nouvelle mobilisation et le SSD craint une agitation dans les universités alors que les élections sont toujours suspendues ; et le pouvoir militaire reste encore sous le choc de l'insurrection skadienne, craignant que les renseignements boroweniens soient en mesure de provoquer une nouvelle révolte derrière les lignes.
    Malgré les difficultés politiques et économiques, l'attitude saphyrienne quant à la paix reste divisée : au sein de l'État-Major, l'Armée continentale considère que la victoire de Nordalen élimine tout danger pour le territoire continentale et justifie de rechercher la paix, mais l'Amirauté fait pression pour permettre une offensive contre les Îles d'Orgjenade et une invasion navale de la Suldenie afin d'y établir des États-tampons. Et malgré le discours de la Nativité de l'Empereur qui encourage les Saphyriens à continuer de résister contre le fascisme borowenien jusqu'à son anéantissement, le pouvoir politique entend profiter de la victoire de Nordalen pour mettre un terme au conflit sans perdre la face.
    Mais au Trokadéro, l'attitude est inéquivoque : la perte du Mosevirke et l'impopularité croissante des actions du Saphyr en Karelya et à Saint-Orano poussent les syndicats travaillistes à déclarer une grève illimitée tout le mois de janvier pour forcer le gouvernement à la paix - dans l'opinion, on s'attend à ce que signer une paix séparée avec le Borowen permette de récupérer le Mosevirke. Le gouvernement démissionne et le chef de l'Opposition socialiste est nommé pour former un gouvernement - ce qu'il ne fera pas avant le début des négociations de paix.

    Des deux côtés, la lassitude du conflit laisse présager la signature rapide d'une paix loin de satisfaire aux aspirations des belligérants en 154.

    Paix

    Négociations

    Les négociations commencent officiellement le 12 février 162, lorsqu'un navire de pêche affrétée par une délégation borowenienne est arrimé par le HKMS Brugvik dans le cadre du blocus en Mer des Isles. Informée de la volonté borowenienne de négocier, la Présidente du Conseil Rebecca Hilbert ordonne un cessez-le-feu à l'Amirauté, qui maintient toutefois le blocus. Communiquant par le biais de leurs ambassades à Carlomania, le Saphyr et le Borowen s'entendent pour un sommet à Castlereagh, au Craigaoith. La délégation borowenienne y est reçue le lendemain, rapidement suivie par une délégation saphyrienne. La délégation borowenienne se compose de membres éminents de la bureaucratie, au détriment des Armées et de la Ligue, qui sont mis de côté :

    • Alexeï Poliakoff, Ministre de la Sûreté de l'Unitstat et membre permanent de l'Oppdirkom du Borowen ;
    • le Colonel Igor Melenievik, Commandant du Corps des Gardiens de la Nation ;
    • Estian Tallien, Vice-Ministre des Affaires Extérieures ;
    • Sebor Katinski, Ambassadeur du Borowen à Carlomania ;
    • Corman Drex, Chargé d'affaires de l'Ambassade du Borowen à Craigaoith.

    Le Saphyr quant à lui envoie une délégation bien plus politique et militaire :

    • Marcus Brandt, Haut-Consul et Vice-Président du Conseil du Saphyr ;
    • le Maréchal Octavius Petersen, ancien Président du Conseil et Commandant-en-chef de l'Armée Continentale ;
    • le Marquis Mikke Nygard, Amiral de la 1ère Flotte.
    • Sir Charles Löbsten, Haut-Commissaire à la Sécurité ;
    • Hans Erikssen, Ambassadeur du Saphyr au Trokadero et Ambassadeur-Général du Saphyr pour la Phoécie ;

    Et le Trokadero n'est représenté que par deux membres éminents de la Chambre des Communes, les militaires ayant été blâmé par la coalition entrante pour la perte du Mosevirke :

    • Herman Jorgensen, Député des Communes et Chef de l'Opposition du Trokadero ;
    • Sofia Marquez, Député des Communes et Cheffe de la Commission parlementaire de la Diplomatie.

    Les accords

    La fin totale des combats est proclamée le 21 février 162 à 2h du matin, et la paix entre officiellement en vigueur à 12h, après quoi sont décrétés les premiers ordres de démobilisation.


    Bilan

    Conséquences au Borowen

    La guerre a marqué la fin de l'autorité sans faille du régime villemien. L'effondrement économique est mitigé par une politique de monnaie hélicoptère auprès des autorités locales, mais l'inflation explose rapidement. Les espoirs de libéralisation sont balayés par une purge particulièrement sévère qui rappelle les purges des années 130. La propagande tente d'abord de faire passer la guerre pour une victoire en glorifiant à l'excès la prise du Mosevirke, mais peu prise au sérieux par les centaines de milliers de vétérans, elle se réoriente pour présenter le Borowen un pays martyr, victime de l'impérialisme saphyrien. La mort du Haut-Chancelier-Leader dans un attentat perpétré par des nationalistes mosevirkois consacrera le déclin du régime : s'ensuivra la période de la Junte, pendant laquelle 7 dirigeants se succèdent à la tête du pays, tous confrontés à l'instabilité interne du gouvernement, à la récession et à des engagements internationaux désastreux, notamment en Sarande. La corruption affaiblit encore plus la stabilité de l'Unitstat, et les règlements de compte entre factions politiques qui virent fréquemment aux assassinats d'officiels au Borowen et à l'étranger mettent à mal la crédibilité internationale du pays. Il faudra attendre la fin de la junte et la mise en place du régime cancelleresque pour que le Borowen retrouve une économie compétitive et un gouvernement stable. Après une crise infructueuse pour le contrôle de Karelya en 188, le Borowen retrouve une crédibilité militaire avec le développement de son programme d'armes nucléaires et retrouvera son leadership au sein de la FEND, devenant le leader de la troisième voie autoritaire entre le monde libre et le bloc communiste, et s'impliquant activement dans des conflits en Orient et en Idylénie.

    Conséquences au Saphyr

    Si les politiques mises en place par le gouvernement Hilbert à l'issue du conflit sont très vite consacrés à la reconstruction économique, l'instabilité politique demeure. La dissolution du Parlement et les élections qui suivent verront deux coalitions fragiles se succéder sous le Président conservateur Erik Sullivan, qui traversera la violente crise constitutionnelle de juillet 167, et subira une tentative d'assassinat à la fin de son mandat. Son successeur, le Président communiste Ivan Cappelen, mènera des politiques de rupture sans parvenir à démanteler certains des héritages de la guerre (particulièrement un projet d'indépendance de Saint-Orano et de Karelya), tente de renforcer la stature du Saphyr par le développement d'armes non-conventionnelles chimiques et une tentative d'alliance avec Novgrad, mais est ensuite critiquée pour sa proximité personnelle avec des proches du régime borowenien. Il subit également une tentative d'assassinat et traverse un scandale sur l'espionnage borowenien de la famille impériale lors de l'Affaire Dragon Bleu, qui voit l'Empereur Nils II abdiquer en janvier 173. Le Saphyr mettra des années à sortir de l'isolement diplomatique et de l'instabilité politique qui a suivi la fin de la guerre. D'abord orienté vers un renforcement de ses liens avec la Fédération-Unie, le Saphyr cultive ensuite son influence au sein du Samvelde, en étendant sa souveraineté sur Arkadia, Abydos et le Burghaven. La crise karélyenne de 188 lui permet également de s'affirmer face au Borowen et d'écarter les soutiens karélyens du Borowen. Devenu l'un des leaders, avec la Lysennie, du modèle de l'impérialisme démocratique, le Saphyr se dotera peu après le Borowen d'armes thermonucléaires et s'imposera ensuite au sein du monde libre comme une puissance majeure.

    ==Conséquences au Trokadero==-